Etrange tristesse ...

La nuit était tombée quelques heures plus tôt, seule la lune offrait un peu de clarté dans le parc désert... Presque désert...

En effet, assise par terre, Molly fixait la lune. Lune faisant étinceler ses yeux dont coulaient quelques larmes qu'elle ne tentait même pas d'essuyer, a quoi ça aurait servi ?

Assise dans l'herbe, les jambes repliées sur sa poitrine, la jeune femme tremblait. En effet, le vent de cette nuit était particulièrement froid, la peau de l'enfant des ombres était glacée. Normal vu qu'elle n'avait sur elle qu'un fin t-shirt noir et une jupe en soie de la même couleur qui ne lui arrivait même pas aux genoux... Rien ne la protégeait du froid et, mis à part ses cheveux d'un noir de jais qui semblaient danser dans le vent et le continuel mais faible tremblement qui donnait à son corps un peu de vie, elle était immobile...

Pied nu, elle fixait la lune sans rien dire, laissant seulement les quelques gouttes de sa tristesse glisser le long de la peau si froide de son visage qui ne laissait paraître aucun sentiment... La jeune femme s'était isolée dans les jardins, mais il ne faisait nul doute quand au fait qu'un peu de réconfort l'aurait surement aidée... Mais où aurait elle put le trouver ? Elle qui passait sa vie à tuer, elle qui refusait la compagnie de quiconque... Qui aurait bien voulu venir près d'elle, la prendre dans ses bras et la réconforter de cette étrange douleur qui lui faisait comme un éteau autour du coeur...

Doucement, il commença à pleuvoir... Une pluie fine mais froide qui venait percuter la peau déjà terriblement froide de la jeune femme qui ne bougea pas pour autant... Peut importait la pluie, le froid, les larmes qui coulaient le long de son visage, elle restait là, fixant la lune de ses yeux rendu plus brillant encore par la lueur de cristal des larmes qui s'en échappaient...

La journée fut longue et pourtant si courte à la fois, comme à l'habitude... J'avais vu l'un de mes passient mourir à l'hopital, je n'avais pu retenir des larmes... Comme cette petite qui est entrée en ce début d'après-midi parce qu'elle s'est faite renversée par une voiture... Tant de tristesse nous entoure... Je préfère encore mieux rester seule...

La pluie commença à tomber, bien que ça ressemblait plus à une bruine fine et froide. Je m'avançait, en silence dans l'un des jardins public de cette ville. La nuit était tombée, la lune étincelait et se reflétait joliment sur l'eau des flaques que je voyait en passant sur le centier...

Plus loin, une jeune femme, assise ainsi, ces jambes repliée pour toucher sa poitrine, ces bras les retenant pour pas les laisser retomber. Je m'approchait peu à peu d'elle, au départ sans avoir l'idée de la rejoindre, seulement parce que c'était sur mon chemin. Elle ne portait qu'un fin t-shirt et une jupe en soie assez courte. Ces pieds, posés dans l'herbe tendre étaient nus. Cette jeune femme tremblait... Elle avait froid surement, il est vrai que moi, j'avais sur moi une jupe blanche un peu plus longue et un gilet chaud sur les épaules. En passant, je constata des larmes perler sur son visage...

Je m'approcha, toujours silencieuse vers elle, cette fois avec une idée fixe... Lui tenir compagnie, sous la pluie ou non. Une fois à ces côtés, je retira mon gilet bleu pale de mes épaules et le posa sur les siennes, pour ensuite m'asseoir à côté d'elle, en silence. Au bout de quelques secondes, je poussa un léger soupire, les jambes étendues dans l'herbe...

-La lune est vraiment belle, pas vrai?

Toujours tremblante, Molly continuait à fixer l'astre lunaire... Elle se sentait appaisée bien qu'elle sente en elle une douleur qu'elle ne connaissait pas... De la tristesse peut être... Mais comment l'aurait elle su ? Ce mot était pour elle un mot sans sens ...

Au bout d'un long moment, elle entendit des pas derrière elle... Las de se battre tout le temps, de rester méfiante, d'être agressive... Elle ne bougea pas, ne se retournant même pas pour voir qui approchait d'elle...

Peut être la tuerait on... Mais quelle importance ? Mort... Ce mot ne lui faisait plus peur depuis bien longtemps... Il n'était que la libération d'une vie de souffrance... Pourquoi en avoir peur ? Avoir peur de ce qui nous sauve...

Soudain, elle sentit quelque chose se poser sur ses épaules. Quelque chose de chaud, de doux... Comme un pull ... Elle finit par détacher son regard de la lune pour regarder de quoi il s'agissait, puis, qui était la personne qui le lui avait mis sur les épaules...

Une femme... Elle ne l'avait jamais vue... En cette femme on sentait quelque chose de réconfortant... Comme un sentiment de sécuritée... Elle semblait être l'incarnation de la douceur. Ca effrayait un peu Molly qui n'en avait pas l'habitude mais elle ne s'enfuit pas pour autant. Elle resta sans bouger, regardant la jeune femme qui finit par lui adresser la parole.

Après les paroles de celle ci, elle tourna son regard vers la lune... Si belle, si brillante... Si appaisante. La seule chose qui arrivait encore à offrir un semblant de douceur dans l'âme de la jeune fille aux cheveux noirs ... Elle acquiessa, sans rien dire, laissant les larmes couler mais ne tremblant déjà plus...

Je suis là, silencieuse, atendant passiament une quelconque réaction. Il lui faudra un moment avant de daigner m'accorder un regard, avant de répondre à ma question. Mais elle le fit. Un regard empli de larmes, elle acquiessa de la tête pour répondre à ma question...

Elle regarda ensuite à nouveau la lune, je l'observe, silencieuse. C'est dommage de voir une jeune femme ainsi pleurer. Je n'en sais pas la raison et je ne la chercherais pas pour le moment. Je ne sais que dire, que faire pour lui venir en aide, pour lui apporter un peu de soutient...

Ainsi, je me contente de poser délicatement ma main sur son épaule. Une main douce et fraiche, telle le serait la neige. Inspirant soutient et réconfort... Je lui laisse le temps de remarquer ma main sur son épaule...

Je lève à ce moment les yeux au ciel, observant moi aussi la lune. Cette lune casiment pleine, elle est à son dernier quartier. Se dévoilant aux yeux de tous fièrement au beau milieu de ces nombreuses étoiles. Je baisse à nouveau mon regard pour le poser sur cette femme en larme.

La pluie continue de tomber, ni plus fortement, ni moins qu'au départ. Toujours cette fine pluie froide. Elle me tombe sur les épaule, le bas des jambes et le visage. Mais je n'ai pas froid... De plus, avoir l'occasion de réconforter quelqu'un de triste vaut bien le sacrifice d'un pull...

Mon regard est toujours posé sur elle, à côté de moi, c'est tout à fait l'opposé. Moi vêtue de blanc, elle vêtue de noir... Moi les cheveux blond, elle les cheveux noir de jaix... Moi le regard appaisant, elle le regard empli de peine... Nous n'avons qu'un point en commun... Nous avons toutes les deux le teint pâle, la peau fraîche...

J'attend, passiament. Je ne lui parlerais pas pour le moment. Je préfère lui laisser le temps de s'apaiser, de se calmer, d'évacuer ces peines. Je suis là si elle a besoin d'aide pour celà, sinon, je ne ferais rien...